Viele Geschichten erzählen vom Riesen Gargantua. Er war so gross, dass er mit einem Fuss auf der Berra und mit dem anderen auf dem Gibloux stand. In dieser Position beugte er sich eines Abends, als ihn der Durst quälte, hinunter, um aus der Saane zu trinken. Er trank so viel, dass der Fluss drei Tage lang ausgetrocknet war. Der Riese nutzte die Gelegenheit und rollte zum Spass grosse Steine von der Quelle der Saane bis nach Pont-la-Ville.
Genau auf diesen Steinen wurde die erste Brücke errichtet. Aber ein Hochwasser riss die für viel Geld erbaute Brücke mit sich. Als der Bürgermeister von dem Unglück erfuhr, rief er voller Verzweiflung: „Jetzt muss uns der Teufel eine Brücke bauen!“
Kaum hatte er diese Worte ausgesprochen, als ihm ein Gast angekündigt wurde. Kurz darauf betrat ein junger Mann den Raum, gut gekleidet mit einer roten Hose, einem schwarzen Hemd und guten Stiefeln. Auf dem Kopf trug er einen schwarzen Hut mit einer roten Feder. „Sie haben mich gerufen“, sagte der Fremde.
„Oh“, meinte der Bürgermeister, „nun es ist so, unsere Brücke …“
„Schon gut“, sagte da der Fremde, „ich weiss. Ich werde eine neue Brücke bauen, aber ich will etwas dafür haben.“
„Ja, nun“, stotterte der Bürgermeister, „mit dem Gold und dem Geld ist es so eine Sache. Vielleicht würden die Herren in Fribourg noch etwas geben, aber wohl eher nicht und deshalb ...“
„Nein, nein“, sagte der Fremde, „nicht Gold und Geld, davon habe ich genug. Morgen früh wird die Brücke fertig sein, und als Belohnung will ich die Seele des ersten, der über die Brücke geht.“
Nun wusste der Bürgermeister, mit wem er es zu tun hatte. Aber was sollte er tun? Sie brauchten eine neue Brücke, also sagte er: „Einverstanden!“ Und er spitzte die Feder, tauchte sie in die Tinte und sie schrieben den Vertrag, in dem der Bürgermeister versprach, die erste Seele, die über die Brücke ging, dem Teufel zu übergeben.
Der Bürgermeister hatte eine schlaflose Nacht, aber am nächsten Morgen machte er sich schon früh auf den Weg zur Brücke. Er staunte nicht schlecht, als er sah, dass sie schon fertig war. Und was für eine Brücke das war! Der Teufel wartete schon auf ihn. Er sass am anderen Ende der Brücke und rief: „Ich habe Wort gehalten. Nun müssen Sie auch Wort halten und mir meine Belohnung geben.“
Der Bürgermeister antwortete: „So soll es sein! Hier ist die erste Seele, die über die Brücke geht!“ Dann öffnete er einen Sack, den er bei sich trug. Sofort sprang eine Ratte heraus und lief über die Brücke. Schnell öffnete der Bürgermeister einen zweiten Sack und heraus sprang eine rechte Kratzbürste von einer Katze aus Arconciel, die die Ratte über die ganze Brücke verfolgte.
Als der Teufel sah, dass der Bürgermeister ihn überlistet hatte, wurde er wütend, hob die Hand und wollte das Bauwerk zerstören. Doch genau in diesem Moment erschien der Pfarrer von Avry, der zusammen mit dem Kaplan eine Prozession anführte, und der Teufel verschwand.
Die Bürger von Thusy taten von nun an alles, um dieses Meisterwerk der Architektur zu erhalten. Denn woher sollte man noch einmal so einen schlauen Bürgermeister nehmen, wenn die Brücke zusammenbrechen sollte? Heute liegt die Brücke unter Wasser im Greyerzersee und nur die Fische können das Bauwerk noch bewundern.
Fassung Djamila Jaenike, nach: „Le Pont de Tusy “aus: J. Genoud, Légendes Fribourgeoises, Fribourg 1892. Aus dem Französischen übersetzt, und neu gefasst unter Mitwirkung von Rita Riedo © Mutabor Märchenstiftung, www.maerchenstiftung.ch
Le Pont de Thusy
De nombreuses histoires parlent du géant Gargantua. Il était si grand qu'il avait un pied sur la Berra et l'autre sur le Gibloux. Dans cette position, un soir où la soif le tenaillait, il se pencha pour boire à la Sarine. Il but tant et si bien que la rivière fut asséchée pendant trois jours. Le géant en profita pour s'amuser et fit rouler de grosses pierres depuis la source de la Sarine jusqu'à Pont-la-Ville.
C'est précisément sur ces pierres que le premier pont avait été construit. Mais une crue emporta le pont construit à grands frais. Lorsque le maire apprit le désastre, il s'écria, plein de désespoir : « Que le diable nous construise un pont maintenant ! »
Il n'eut pas le temps de prononcer ces mots qu'on lui annonça l'arrivée d'un hôte. Peu après, un jeune homme entra dans la pièce, bien habillé avec un pantalon rouge, une chemise noire et de bonnes bottes. Sur sa tête, il portait un chapeau noir orné d'une plume rouge. « Vous m'avez appelé », dit l'étranger.
« Oh », dit le maire, « eh bien, c'est comme ça, notre pont... »
« C'est bon », dit l'étranger, « je sais. Je vais construire un nouveau pont, mais je veux quelque chose en échange. »
« Oui, eh bien », balbutia le maire, « avec l'or et l'argent, c'est une chose. Peut-être que ces messieurs de Fribourg donneraient encore quelque chose, mais probablement pas, et c'est pourquoi ... »
« Non, non », dit l'étranger, « ni or ni argent, j'en ai assez. Demain matin, le pont sera terminé, et en récompense, je veux l'âme du premier qui le traversera. »
Le maire savait maintenant à qui il avait affaire. Mais que devait-il faire ? Ils avaient besoin d'un nouveau pont, alors il dit : « C'est d'accord. » Et il tailla sa plume, la trempa dans l'encre et ils rédigèrent le contrat dans lequel le maire promettait de livrer au diable la première âme qui passerait sur le pont.
Le maire passa une nuit blanche, mais le lendemain matin, il se mit en route de bonne heure pour le pont. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il vit qu'il était déjà terminé ! Et quel pont c'était ! Le diable l'attendait déjà. Il était assis à l'autre bout du pont et s'écria : « Moi, j'ai tenu parole. Maintenant, tenez la vôtre et donnez-moi ma récompense. »
Le maire répondit : « Qu'il en soit ainsi ! Voici la première âme à traverser le pont ! » Puis il ouvrit un sac qu'il portait sur lui. Aussitôt, un rat en jaillit et traversa le pont. Le maire ouvrit rapidement un deuxième sac et il en sortit une bête de chat d'Arconciel, qui poursuivit le rat à travers tout le pont.
Quand le diable vit que le maire l'avait dupé, il se mit en colère, leva la main et voulut détruire l'ouvrage. Mais à ce moment précis, le curé d'Avry apparut, menant une procession avec l'aumônier, et le diable disparut.
Dès lors, les citoyens de Thusy firent tout pour préserver ce chef-d'œuvre de l'architecture. Car où trouverait-on encore un maire aussi rusé si le pont devait s'effondrer ?
Aujourd'hui, le pont est au fond du lac de la Gruyère et seuls les poissons peuvent encore admirer l'ouvrage.
Raconté à nouveau d’après : J. Genoud, Légendes Fribourgeoises, Fribourg 1892. © Mutabor Märchenstiftung www.maerchenstiftung.ch