Nahe bei Porrentruy lebte einmal ein Weber mit seiner Frau. Sie hatten einen Sohn, der hiess Isidor. Isidor träumte gerne in den Tag hinein und galt bei allen als Dummling. Schickte ihn die Mutter auf den Markt um drei Hühner zu verkaufen, so liess er sich beschwatzen und verkaufte sie zum Preis von einem. Kurz: Man konnte ihn für nichts gebrauchen.
Doch dann brach sich die Frau des Webers den Fuss und musste sie ihren Sohn auf den Markt schicken, um das gewobene Tuch zu verkaufen. «Verkaufe es zu einem guten Preis, hörst du mein Sohn, und gib es keiner Schwätzerin».
Isidor ging also zum Markt, setzte sich dort auf eine Bank, legte das Tuch neben sich aus und wartete. Schon bald kamen die Frauen, nahmen das Tuch in die Hände, fühlten und fanden hier einen Fehler und dort etwas auszusetzen. Isidor hörte zu und murmelte vor sich hin: «Die schwatzt zu viel, diese auch, diese hier auch…» Als die Sonne langsam unterging, faltete Isidor das Tuch zusammen und wollte machte sich auf den Rückweg machen. Da kam er an der Chapelle de Lorette vorbei. Neugierig trat er ein, schaute sich im Halbdunkel um und sah ganz vorne die Jungfrau Maria. Sie hatte die Lippen geschlossen und es schien ihm, als lächelte sie ihn an.
«Du bist keine Schwätzerin», sagte Isidor, «dir will ich das Tuch geben.» Er legte es zu Füssen der Statue, verbeugte sich glücklich und verliess die Kirche.
Zufrieden machte er sich auf den Heimweg. Es war schon Abend, als er nach Hause kam.
«Und», wollte die Mutter wissen, «bist du das Tuch losgeworden?»
«Ja», sprach Isidor.
«Hast du es keiner Schwätzerin gegeben?»
«Nein, Mutter. Ich gab es der Jungfrau Maria in der Chapelle de Lorette."
«Der Jungfrau Maria?»
Die Mutter konnte nicht glauben, was sie hörte: «Wie konntest du so ein gutes Tuch verschenken? Was soll nur einmal aus dir werden, wenn wir tot sind?» So jammerte und schimpfte sie die ganze Nacht, während Isidor schon bald erschöpft einschlief.
Am nächsten Tag klopfte es an der Tür. Die Mutter öffnete und sah draussen die Schwester des Domherrn. Sie streckte der Mutter einen Beutel Geld entgegen und sagte: «Hier nimm, es ist für das kostbare Tuch, das dein Sohn gestern der Jungfrau Maria schenkte. Von nun an soll es als Altartuch dienen. Das Geld aber ist, damit ihr nicht Not leiden müsst. Danke Gott dafür, dass du einen Sohn mit so einer reinen Seele hast!»
So kam es, dass das feine Tuch noch viele Jahre den Altar neben der Jungfrau Maria in der Chapelle de Lorette schmückte. Das sprach sich bald herum und so mussten der Weber, seine Frau und ihr Sohn Isidor nie mehr Not leiden.
Fassung D. Jaenike, nach: «Isidor le simple", aus: Joseph Beuret-Frantz, Sous les vieux toits, Légendes et contes jurassiens. Porrentruy, 1949. Aus dem Französischen übersetzt, und neu gefasst unter Mitwirkung von Michèle M. Salmony Di Stefano © Mutabor Märchenstiftung, www.maerchenstiftung.ch
Isidore le simple
Près de Porrentruy vivait un tisserand et sa femme. Ils avaient un fils qui s'appelait Isidore. Isidor aimait rêvasser la journée et était considéré comme un bêta par tout le monde. Si sa mère l'envoyait au marché pour vendre trois poulets, il se laissait embobiner et les vendait au prix d'un seul. Bref, il n`était un bon à rien.
Un jour la femme du tisserand se cassa le pied et dut envoyer son fils au marché pour vendre une belle étoffe tissée. "Écoute mon fils vends-la à bon prix, ne la donne pas à une bavarde".
Isidore se rendit au marché, s'assit sur un banc, déposa l'étoffe à côté de lui et attendit. Très vite, les femmes arrivèrent, prirent le tissu dans leurs mains, sentirent et trouvèrent ici un défaut et là quelque chose à redire. Isidor les écoutait et marmonnait : "elle bavarde trop, celle-ci, celle-là aussi..."
Dès que le soleil se couchait lentement, Isidore plia le tissu, le prenait sous son bras et prit le chemin du retour. Il passa devant la chapelle de Lorette. Curieux, il y entra, regarda autour de lui et vit dans le pénombre à côté de l`hôtel la Vierge Marie. Elle avait les lèvres fermées et il lui semblait qu'elle lui souriait.
"Tu n'es pas une bavarde", dit Isidore, "c'est à toi que je veux donner l`étoffe". Il la déposa au pied de la statue, s'inclina avec bonheur et quitta l'église.
Satisfait, il prit le chemin du retour. La nuit était déjà tombée lorsqu'il arriva à la maison.
"Et", voulut savoir sa mère, "tu t`es débarrassé du foulard alors ?"
"Oui", répondit Isidore.
"Tu ne l'as pas donné à une bavarde ?"
"Non, mère. Je l'ai offert à la Vierge Marie à la Chapelle de Lorette".
"À la Vierge Marie ?"
La mère ne pouvait pas croire ce qu'elle entendait : "Comment as-tu pu donner un si bon tissu ? Que deviendras-tu une fois que nous tes parents seront morts ?" Elle se plaignit et gronda ainsi toute la soirée tandis qu'Isidore, épuisé s'endormait bientôt.
Le lendemain, la sœur du chanoine frappa à la porte. La mère ouvrit. La dame tendit un sac d'argent à la mère et lui dit : "Tiens, c'est pour le précieux tissu que ton fils a offert hier à la Vierge Marie. Désormais, il servira de parure d'autel. Quant à l'argent, c'est pour vous sortir de la détresse. Remercie Dieu que tu aies un fils à l'âme aussi pure".
C'est ainsi que la fine étoffe orna pendant de nombreuses années l'autel à côté de la Vierge Marie dans la Chapelle de Lorette. La nouvelle se répandit rapidement et le tisserand, sa femme et leur fils Isidor n'eurent plus jamais à souffrir la misère.
D'après: Joseph Beuret-Frantz, Sous les vieux toits, Légendes et contes jurassiens. Porrentruy, 1949, avec la participation de Michèle M. Salmony Di Stefano © Mutabor Märchenstiftung, www.maerchenstiftung.ch