In der ersten Hälfte des siebzehnten Jahrhunderts verwüstete die Pest, der «Schwarze Tod», nicht nur die Bevölkerung im Flachland, sondern auch die in unseren Alpen. Dies ging so weit, dass das Kirchenbuch von Ormont-dessus, das bis zu sechzig Taufeintragungen pro Jahr verzeichnete, in den Jahren 1610, 1611 und 1627 nicht einmal eine einzige aufwies. Es wird berichtet, dass die Sterblichkeit so hoch war, dass im ganzen Tal Totenstille herrschte; ganze Familien fielen der schrecklichen Seuche zum Opfer. In La Seyte du milieu (im mittleren Teil des Tals) sollen nur zwei Männer übrig geblieben sein, die wie durch ein Wunder genesen waren. Der eine lebte im Weiler Lavanchy und der andere gegenüber in Le Rachy auf der anderen Talseite. Jeder nahm an, dass er der einzige Überlebende der schrecklichen Epidemie sei. Als der Rekonvaleszent von Le Lavanchy jedoch zum ersten Mal sein Chalet verließ, um ein wenig frische Luft zu atmen und die Sonne zu begrüßen, überkam ihn ein Gefühl unsagbarer Traurigkeit bei dem Gedanken, dass er allein und völlig verlassen in diesem einst so bevölkerten Tal sein könnte. Er nahm all seine Kräfte zusammen und legte seine Hände wie einen Trichter zusammen, um einen Juchzer auszustoßen, der zunächst unbeantwortet blieb. Bei der zweiten hörte er einen Schrei oder eher ein Stöhnen. Beim dritten Mal glaubte er, einen richtigen Jodler von der anderen Talseite her zu hören. In diesem Moment hatten die beiden Überlebenden nur einen Gedanken: sich zu treffen und sich kennenzulernen. Also gingen sie langsam, jeder für sich, ins Tal hinunter. Auf der Brücke über den Grande-Eau in der Nähe von Vers-l'Église trafen sie sich und reichten sich die Hände. Sie sahen aus wie zwei zerlumpte Gespenster, so blass, mager und ausgezehrt wie sie waren.
In Essertgillod (Ormont-dessous) berichtet man von einer nahezu gleichartigen Szene. Die Sterblichkeit dort war schrecklich. Nur zwei junge Menschen, ein 20-jähriger Mann und ein gleichaltriges Mädchen, hatten die Seuche überlebt. Als sie sich wiedersahen, gab es einen langen Moment der Überraschung und Rührung. Das Mädchen war an einem der kleinen Fenster ihrer Hütte und führte mit dem Ormonaner folgendes Gespräch:
Sie: - Hallo, Vincent!
Er: - Hallo, Marie!
- Du bist also nicht gestorben?
- Du auch nicht, wie es scheint.
- Großer Gott! Was für eine Verwüstung!
- Man darf nicht daran denken!
- Was sollen wir tun?
- Was weiß ich schon?
- Wenn ich dich wollte, würdest du mich nehmen?
- Und warum nicht?
- Hier ist meine Hand!
- Hier ist die meine!
- Also gut, so ist es ausgemacht!
- Nimm diesen Kuss!
Der Kuss wurde gern gegeben und gern erwidert. Die Vögel, die ihn vernahmen, kamen freudig aus dem Wald herbeigeflogen. Die Veilchen blühten an diesem Tag mit einem süßeren Duft. Die Ehe wurde bald geschlossen. Die Liebe folgte dem Tod und ein Jahr später lächelte ein Kind in einer der Wiegen des armen, entvölkerten Weilers dem Leben entgegen.
Quelle: Alfred Cérésole, Légendes des Alpes vaudoises, 1885, unter dem Titel: La peste aux Ormonts
Übersetzt von der Mutabor Märchenstiftung, www.maerchenstiftung.ch
La peste aux Ormonts
Dans la première moitié du dix-septième siècle, une peste appelée « mort-noire » ravagea non seulement les populations de la plaine, mais même celles de nos Alpes. Ce fut au point que le registre paroissial d’Ormont-dessus, qui comptait jusqu’à soixante inscriptions de baptêmes par an, n’en compte pas une seule pour les années 1610, 1611 et 1627. La tradition rapporte que la mortalité fut telle qu’un silence de mort régnait dans la vallée ; des familles entières succombèrent au terrible fléau. À la Seyte du milieu (partie centrale de la vallée), on raconte qu’il n’était resté que deux hommes, qui guérirent par miracle. L’un demeurait au hameau du Lavanchy, et l’autre vis-à-vis, au Rachy, sur l’autre versant de la vallée. Chacun supposait être le seul survivant de l’affreuse épidémie. Toutefois, le convalescent du Lavanchy, la première fois qu’il sortit de son chalet, pour respirer un peu d’air pur et saluer le soleil, fut saisi d’un sentiment d’indicible tristesse à l’idée qu’il pourrait être seul et absolument abandonné dans cette vallée autrefois si peuplée. Réunissant ses forces et plaçant ses mains en porte-voix, il essaya une huchée, qui resta d’abord sans réponse. À la seconde, il entendit un cri, ou plutôt comme un gémissement. À la troisième enfin, il crut ouïr en face de lui une véritable ioulée. Dans ce même instant, les deux survivants n’eurent qu’une pensée : celle de se rencontrer et de se reconnaître. Aussi descendirent-ils lentement, chacun de son côté, jusqu’au bas de la vallée. Arrivés sur le pont qui traverse la Grande-Eau, près de Vers-l’Église, ils se reconnurent et se serrèrent la main. On aurait dit la rencontre de deux spectres en haillons, tant ils étaient pâles, maigres et décharnés.
À Essertgillod, (Ormont-dessous), la tradition nous a conservé une scène presque analogue. La mortalité y avait été terrible. Seuls, deux jeunes gens, un jeune homme de vingt ans et une jeune fille du même âge, avaient triomphé des atteintes de l’épidémie. Lorsqu’ils se revirent, il y eut un long moment de surprise et d’émotion. Après quoi la jeune fille, parlant d’une des petites fenêtres de son chalet, échangea avec l’Ormonan le dialogue suivant :
Elle : – Bonjour, Vincent !
Lui : – Salut, Marie !
– Alors, tu n’es pas mort ?
– Toi non plus, il paraît.
– Grand Dieu ! quel ravage !
– On n’y peut pas penser !
– Qu’allons-nous faire ?
– Qu’en sais-je, moi ?
– Si je te voulais, me prendrais-tu ?
– Et pourquoi pas ?
– Voilà ma main !
– Voilà la mienne !
– Eh bien ! c’est dit !
– Prends ce baiser !
Le baiser fut bien donné et bien rendu. Les oiseaux qui l’entendirent accoururent joyeux du fond des bois. Les violettes s’épanouirent ce jour-là avec un parfum plus doux. Le mariage fut rapidement conclu. L’amour succéda à la mort ; et, un an plus tard, un enfant souriait à la vie dans un des berceaux du pauvre hameau dépeuplé.