Wer das Pays-d'Enhaut durchwandert hat, weiß, dass das Wasser, das aus dem Tal von Les Morteys, Brenlaire oder den benachbarten Sümpfen herunterkommt, sich in den Niederungen der Mokausa sammelt. Da es dort keinen Abfluss an der Erdoberfläche findet, verschwindet es in den Trichtern, die am nördlichen Ende der Ebene entlang der Felswand der Bimis ausgespült wurden. - Wohin fließt dieses Wasser? Auf diese Frage hin öffnet sich ein weites Feld von Hypothesen. Das Volk, das immer gerne die Lösung für die Rätsel findet, die die Natur ihm aufgibt, hat nicht lange gezögert, dem Wasser, das so geheimnisvoll entweicht, einen Weg zu weisen: Es lässt es in La Chaudanne (zwischen Château-d'Œx und Rossinières) in Form einer wunderschönen Quelle wieder auftauchen, die auch die für Naturschönheiten weniger empfänglichen Menschen immer wieder bewundern. Zur Bekräftigung dieser Vorstellung wird seit Generationen erzählt, dass ein unerschrockener Forscher eines Tages einige Säcke mit Sägemehl in die Trichter der Verda warf; dieses kam dann in der Chaudanne wieder zum Vorschein. Um selbst den Ungläubigsten den Mund zu stopfen, erzählt man sich sogar, dass eine hübsche Freiburgerin, deren Reize einen schönen Hirten aus Rougemont unberührt ließen, vor Kummer in den Mokausa-See ging, um sich dort zu ertränken. Sie verschwand im Wasser, ohne dass man etwas von ihr fand. Später sah man jedoch, wie die Quelle der Chaudanne an ihren Ufern zwei schöne blonde Zöpfe anspülte, die man als jene der armen Freiburger Schäferin erkannte.
Quelle: Alfred Cérésole, Légendes des Alpes vaudoises, 1885, unter dem Titel: La source de la Chaudanne
Übersetzt von der Mutabor Märchenstiftung, www.maerchenstiftung.ch
La source de la Chaudanne
Ceux qui ont parcouru le Pays-d’Enhaut savent que l’eau qui descend du vallon des Morteys, de Brenlaire ou des marais voisins, vient se rassembler dans les bas-fonds de la Mokausa. Là, ne trouvant point d’issue à la surface du sol, elle disparaît dans des entonnoirs creusés à l’extrémité nord de la plaine, le long de la paroi des rochers des Bimis. – Où va cette eau ? Sur cette question s’ouvre un beau champ d’hypothèses. Le peuple, qui aime toujours à trouver le mot des énigmes que la nature lui pose, n’a pas tardé à donner une issue à cette eau qui s’enfuit si mystérieusement : il la fait reparaître à la Chaudanne (entre Château-d’Œx et Rossinières) sous la forme d’une magnifique source, que les moins sensibles aux beautés de la nature ne se lassent pas d’admirer. À l’appui de cette idée, on raconte de génération en génération qu’un chercheur intrépide jeta un jour dans les entonnoirs de la Verda quelques sacs de sciure ; celle-ci ne manqua pas de ressortir à la Chaudanne. On dit même, et ceci pour fermer la bouche aux plus incrédules, qu’une jolie Fribourgeoise, dont les charmes laissaient insensible un beau pâtre de Rougemont, alla se noyer de chagrin dans le lac de la Mokausa. Elle disparut dans les eaux sans qu’on retrouvât rien d’elle ; cependant, plus tard, on vit la source de la Chaudanne déposer sur ses bords deux belles tresses blondes qu’on reconnut pour avoir appartenu à la pauvre bergère fribourgeoise.