Oberhalb von Yvorne und Corbeyrier, in der bewaldeten Einsamkeit am Ende des großen Talkessels von Luan, am Fuße der Hänge von Chaux-de-Mont, ist der Passant, der durch diese Gegend wandert oder sie von oben sieht, überrascht, einen großen mit Gras bewachsenen Trichter zu erblicken, dessen Kreis einen Durchmesser von etwa dreißig Fuß hat und der von einer sehr regelmäßigen Reihe von Tannen eingerahmt wird. Dies ist das «Trou aux Bourguignons», das Burgunderloch.
Im 15. Jahrhundert, nach den Schlachten von Grandson und Murten, sah man Banden von Soldaten und Rittern, die im Waadtland umherzogen und es plündernd durchstreiften. Einer dieser Trupps, der von Murten kam, nahm den Weg nach Greyerz, stieg das Tal des Hongrin und die dünn besiedelten Berge Nervaux und Tompey hinauf und kam, so die Legende, eine knappe Stunde oberhalb von Corbeyrier an einem Chalet vorbei, das damals von einer armen alten Frau bewohnt wurde.
«Wo ist das Dorf?», fragte einer der Anführer der Bande. «Welcher Weg führt hinunter?»
«Du wirst es uns ohne Hinterlist sagen», fügte ein anderer hinzu, «und schwören, niemandem von uns zu erzählen, sonst wird die Haut deines Körpers den Stahl dieses Schwertes kennen lernen.»
Die arme Alte ahnte ein Unglück für die Ihren und für das Land und zitterte am ganzen Körper. Doch ohne ihre Geistesgegenwart zu verlieren, versprach sie, dass sie ihr Geheimnis «keiner lebenden Seele» verraten würde. Sie wies den Plünderern einen Umweg, der sie durch die Wälder von Luan führen sollte, während sie auf direktem Weg ins Dorf lief, um Alarm zu schlagen.
Außer Atem kam sie in Corbeyrier an. Sie eilte in das Haus eines Dorfvorstehers, den sie mit seinen Bediensteten am Tisch vorfand. Diese wunderten sich über den Besuch und den erschrockenen Gesichtsausdruck der Berglerin. Aber sie verlor keinen Augenblick, wandte sich zum Ofen und begann, ihm alles zu erzählen, was sie gesehen und gehört hatte.
«... Sie kommen!», sagte sie, «Sie sind dort oben in Luan. In einer Stunde wird das Dorf brennen und unsere Häuser zerstört! Wir müssen uns bewaffnen!»
Ein Blitzschlag, der in das Dorf einschlug, hätte keine größere Wirkung haben können als die Worte der alten Frau. Sofort versammelte sich eine Gruppe kräftiger «Corbeyris» auf dem Dorfplatz und im Nu sah man sie in Richtung der genannten Anhöhen stürmen. Gerade als sie die Brücke von Luan erreicht hatten, standen sie plötzlich einer Gruppe Burgunder gegenüber. Ohne einen Augenblick zu zögern und ohne langes Vorspiel stürmten die Bergbewohner auf die Abtrünnigen los und richteten unter den Plünderern ein heilloses Massaker an. Die Nacht war noch nicht angebrochen, da waren alle Toten in einer großen Grube, die von da an den Namen «Trou aux Bourguignons» trug, ungeordnet verscharrt. Die Waadtländer, die bei dem Kampf getötet worden waren, begrub man weiter unten an einem Ort, der seitdem «Trou aux Corbeyris» genannt wird.
Quelle: Alfred Cérésole, Légendes des Alpes vaudoises, 1885, unter dem Titel: Le Trou aux Bourguignons
Übersetzt von der Mutabor Märchenstiftung, www.maerchenstiftung.ch
Le Trou aux Bourguignons
Au-dessus d’Yvorne et de Corbeyrier, dans les solitudes boisées qui se trouvent au fond du grand cirque de Luan, au pied des pentes de Chaux-de-Mont, le passant qui erre dans ces parages, ou qui les voit d’en haut, est surpris d’apercevoir un grand entonnoir gazonné, dont le circuit a un diamètre de trente pieds environ ; encadré d’une ligne très régulière de sapins. C’est le « Trou aux Bourguignons ».
Au quinzième siècle, à la suite des batailles de Grandson et de Morat, on vit des bandes de soldats et de reîtres se disséminer dans les Pays de Vaud et le parcourir en pillards. Une de ces escouades, arrivant de Morat, prit le chemin de la Gruyère, remonta la vallée de l’Hongrin et les montagnes peu peuplées de Nervaux et de Tompey et passa, dit la légende, à une petite heure au-dessus de Corbeyrier, près d’un chalet habité alors par une pauvre vieille femme.
– Où est le village ? demande un des chefs de la bande. Par où y descend-on ?
– Tu vas le dire sans tromperie, ajoute un autre, en jurant de ne parler de nous à âme qui vive, sinon la peau de ta carcasse connaîtra le fil de cette épée.
La pauvre vieille, pressentant un malheur pour les siens et pour le pays, se mit à trembler de tous ses membres. Sans perdre toutefois sa présence d’esprit, elle promit qu’elle ne dirait son secret « à aucune âme vivante ». Elle indiqua ensuite aux pillards une fausse route, destinée à les égarer dans les bois de Luan, tandis qu’elle, prenant les sentiers directs, courut au village donner l’alarme.
Haletante, elle arrive à Corbeyrier. Elle se précipite dans la maison d’un des principaux du village, qu’elle trouve à table avec ses domestiques. Ceux-ci s’étonnent de cette visite et de l’air effaré de la montagnarde. Mais elle, sans perdre une minute, se tourne du côté du poêle et se met à lui raconter tout ce qu’elle venait de voir et d’entendre.
– ... Ils viennent, dit-elle ; ils sont là-haut, en Luan. Dans une heure le village sera en feu et nos foyers détruits ! Il faut courir aux armes !...
Un coup de foudre tombant sur le village n’eût pas produit d’effet plus immédiat que les paroles de cette vieille. Aussitôt une troupe de vigoureux « Corbeyris » se trouva réunie sur la place du village et, en un clin d’œil, on la vit s’élancer vers les hauteurs indiquées. Elle venait d’arriver au pont de Luan lorsqu’elle se trouva tout-à-coup face à face avec une bande de Bourguignons. Sans hésiter un instant et sans de longs préliminaires, les montagnards, comme un vent d’orage, se ruèrent sur les reîtres et firent de ces pillards un massacre complet. La nuit n’était pas venue que tous les morts étaient enterrés pêle-mêle, près de là, dans un grand creux, qui porta dès lors le nom de « Trou aux Bourguignons ». Quant aux Vaudois tués dans cette bagarre, leurs corps furent enterrés plus bas, en un lieu appelé depuis le « Trou aux Corbeyris ».