Ein etwas einfacher Bergbewohner war auf den Markt in Aigle gegangen. Als er auf dem Markt ankam, erzählte er einem Renoillard (Einwohner von Aigle) von seinem Wunsch, ein schönes Fohlen zu kaufen. Als sie sich auf dem Markt umschauten und über dieses Vorhaben sprachen, kamen die beiden Männer an einem Wagen vorbei, auf dem ein riesiger gelber Kürbis ausgestellt war; eine Frucht, die unser Bergbewohner nicht kannte und nach deren Namen er fragte. Der boshafte Aigler antwortete ihm, indem er auf den Kürbis klopfte:
«Nun, Ihr Geschäft ist folgendes: Anstatt ein lebendes Fohlen zu kaufen, kaufen Sie dieses Ei.»
«Wie sagen Sie dazu? Es ist ein Ei! Das!»
«Ja, und zwar von einer Stute!»
«Ich habe noch nie ein Stutenei gesehen.»
«Kaufen Sie es einfach. Sie müssen es nur im Stall von Ihrer gefleckten Kuh ausbrüten lassen, und wenn sie gute Milch hat, wird alles gut.
So wurde es gemacht. Unser Mann war glücklich, dass er es so gut getroffen hatte und auf dem Weg nach Hause nicht den Ärger und die Verzögerungen ertragen musste, die ein Tier mit seinen Kapriolen mit sich bringt, und kaufte das große «Ei», nachdem er darum jedoch sorgfältig gehandelt hatte. Dann legte er es ernst auf seine Hucke und nachdem er mit seinem Begleiter ein paar Viertel getrunken hatte, machte er sich allein auf den Weg nach Hause.
Im Rauschen des Wildbachs, der durch das Tal rauschte, und im Licht einer schönen Frühlingssonne, die die Wälder ergrünen ließ, konnte man sehen, wie der Mann den Weg in unregelmäßigen Schritten zurücklegte. Man konnte ihn sogar hören, wie er freudig und triumphierend sang:
«Zu einem guten Preis habe ich gekauft
Auf dem Markt von Aigle ein Stutenei!»
Er machte einen falschen Schritt, und durch einen verhängnisvollen Ruck ging das schöne Stutenei, über das er sich so gefreut und gesungen hatte, über Bord und rollte hüpfend dem tiefen Wasser des Flusses zu. In seinem wilden Lauf schlug es wie eine Bombe in ein Gebüsch ein, prallte gegen den Stamm einer jungen Buche, zerbrach in tausend Stücke und schreckte einen schönen Hasen aus dem Dickicht, der, in seinem Bau gestört, in großen Sprüngen davonlief.
Der Mann glaubte, sein frisch geschlüpftes Fohlen laufen zu sehen und rief ihm mit ausgestreckter Hand zu: «Hier, mein Fohlen, hier! Hier!» Als er jedoch verzweifelt feststellte, dass das hübsche Tier taub für all seine Rufe war, verfluchte er es schließlich: «Böser Nichtsnutz, der du bist, Fohlen des Aiglers!»
N.B. - Diese Legende (mit Ausnahme des Schlussworts) wird den Bewohnern verschiedener Dörfer unseres Kantons nachgesagt, die deshalb den Spitznamen Tiudrons oder Cudrons (Kürbisse) tragen.
Quelle: Alfred Cérésole, Légendes des Alpes vaudoises, 1885, unter dem Titel: La courge
Übersetzt von der Mutabor Märchenstiftung, www.maerchenstiftung.ch
La courge
Un montagnard un peu simple était descendu à la foire d’Aigle. Là, en arrivant sur le marché, il fit part à un Renoillard (habitant d’Aigle), de son désir d’acheter un beau poulain. En faisant un tour de foire et en causant de ce projet, nos deux hommes vinrent à passer près d’un char, sur lequel était exposée une énorme courge jaune (fruit que notre montagnard ne connaissait pas et dont il demanda le nom). Le malicieux Aiglon lui répondit, en tapant sur la courge :
– Eh bien ! votre affaire, la voilà : au lieu d’acheter un poulain vivant, il vous faut acheter cet œuf.
– Comment dites-vous ? C’est un œuf !... ça ! – Oui ! et de jument !
– Tiens ! moi qui n’en ai jamais point vu.
– Eh bien ! achetez-le seulement. Vous n’aurez qu’à le faire couver à l’écurie par votre motâila (vache au pelage tacheté), et si elle a bon lait, tout ira bien.
Ainsi fut fait. Notre homme, tout heureux de rencontrer si bien et ne n’avoir pas, en remontant chez lui, à subir les ennuis et les retards d’une bête qui se livre à maintes cabrioles, acheta ce gros « œuf », après l’avoir cependant soigneusement marchandé. Il le posa ensuite gravement sur sa hotte et, après avoir été boire quelques quartettes avec son compagnon, il se mit seul en route pour rentrer chez lui.
Au bruit du torrent qui grondait au fond de la vallée et à la lumière d’un beau soleil printanier qui faisait reverdir les forêts, on put voir notre homme décrire sur le chemin des lignes peu régulières. On put même l’entendre chanter avec joie et triomphe :
À bon profi j’ai atzeta
Au martsi d’Aigle on œu d’éga !
À bon compte j’ai acheté
Au marché d’Aigle un œuf de jument !
Mais voici que, tout en chantant et en titubant, il arriva dans un endroit fort rapide ; il fit un faux pas et, dans une secousse fatale, le bel œuf de jument, sujet de sa joie et de ses chansons, passa par-dessus bord et roula en bondissant vers les profondeurs de la rivière. Dans sa course folle, il pénétra comme une bombe dans un buisson, se heurta contre le tronc d’un jeune hêtre, se partagea en mille pièces et fis sortir du taillis un beau lièvre, lequel, dérangé dans son gîte, se mit à courir au loin en bonds effrayés.
Le bonhomme, croyant voir courir son poulain qui venait d’éclore, se mit à lui crier en tendant la main de son côté : « Tei ! mon polien, tei ! tei ! » (Tiens, mon poulain, tiens ! tiens !) Mais, constatant avec désespoir que la jolie bête était sourde à tous ses appels, il finit par la maudire : « Eh ! tschara-voutha que ti, polien dé Renoillard ! » (Mauvais garnement que tu es, poulain d’Aiglon !)
N. B. – On prête cette légende (sauf le mot de la fin) aux habitants de divers villages de notre canton, qui portent pour cela le surnom de Tiudrons ou Cudrons (courges).