Unter den verdienten und privilegierten Jägern muss hier der Name des alten Aulet aus Gryon erwähnt werden. Er war der Schrecken der Gämsen. Man sagt, dass diese bezaubernden Bewohner der Alpen und Gletscher nur vor ihm wirklich Angst hatten. Waren es Branon oder Samelon, die mit ihren Gewehren am Horizont auftauchten? Die Gämsen von Paneyrossaz, die auf ihre Beine und noch mehr auf die geringe Geschicklichkeit dieser beiden Bergbewohner vertrauten, machten sich darüber kaum Sorgen und gaben sich ruhig ihrem Treiben hin.
– Daher diese Verse, die eines Tages an den Ufern des Avençon entstanden:
Ein Gämsengroßvater, ein Bock mit Erfahrung,
Wacht über die Herde, still zufrieden an der Nahrung
Auf dem grünen Teppich, der unsere Berge bedeckt;
Plötzlich sein scharfes Auge am Horizont entdeckt
Den Jäger langsam sich nähernd, gegen den Wind.
«Weidet ruhig», sagt er zu den Seinen geschwind.
«Wegen Branon lässt sich keine Gämse stören.
Ich sehe auch dort, auf des Felsens Höhen,
Den vorsichtigen Samelon, der sich nähern will;
Seine Pfeife ist frisch gestopft, drum bleibt nur still.
Weidet noch ein wenig weiter in aller Ruh.»
Kaum gesprochen war das Wort, als sein Blick
Einen letzten Jäger traf auf hoher Fluh.
«Passt auf, das ist Aulet!», rief er mit Schreck.
«Wir müssen fliehen, ganz schnell weg!»
Quelle: Alfred Cérésole, Légendes des Alpes vaudoises, 1885, unter dem Titel: Le père Aulet
Übersetzt von der Mutabor Märchenstiftung, www.maerchenstiftung.ch (Gedichtbearbeitung: M. Widmer)
Le père Aulet
Au nombre des chasseurs émérites et privilégiés, il faut rappeler ici le nom du père Aulet, de Gryon. Il était la terreur des chamois. On dit que ces hôtes charmants de l’alpe et des glaciers n’avaient réellement peur que de lui. Était-ce Branon ou Samelon qui apparaissaient à l’horizon avec leurs carabines ? Les chamois de Paneyrossaz, confiants dans leurs jambes et plus encore dans le peu d’adresse de ces deux montagnards, ne s’en faisaient guère de soucis et se livraient tranquillement à leurs ébats.
– De là, ces vers éclos un jour sur les rives de l’Avençon :
Un grand-père chamois, chamois d’expérience,
Veillait sur un troupeau qui paissait en silence
Le verdoyant tapis qui recouvre nos monts ;
Soudain, son œil perçant découvre à l’horizon
Un chasseur sous le vent qui doucement s’avance :
« Paissez, dit-il aux siens, paissez tranquillement ;
Ce n’est pas pour Branon qu’un chamois se dérange.
Je vois aussi là-bas, au contour du rocher,
Le prudent Samelon qui tend à s’approcher ;
Mais ne craignez non plus, sa pipe est frais bourrée ;
Vous pouvez prendre encore une bonne bouchée. »
À peine ce mot dit, la vieille sentinelle,
Sur un dernier chasseur dirigeant sa prunelle,
Bondit en s’écriant : « Gare à vous, c’est Aulet !
Qu’on déloge au plus vite, alerte et du jarret ! »