An einem Herbstabend im Jahr 1864 schlief das Ehepaar M., der Ehemann war ein ehemaliger Schatzsucher, friedlich in ihrem abgelegenen Haus unterhalb von Pousaz, nahe der Straße von Ollon nach Chesières. Gegen zehn Uhr nachts wurden sie von Angstschreien und Klagen geweckt, die von draußen kamen.
«Mon Dieu! eh! mon Dieu!», rief eine Männerstimme, der man anhören konnte, dass die Kehle vor Angst zugeschnürt war.
Der Ehemann stand geschwind auf, machte Licht, öffnete das Fenster und sah im Schein seiner Lampe in der Nacht M., einen ehemaligen Pferdehändler aus der Gegend, der durch seine Worte und Gesten die Zeichen größten Schreckens erkennen ließ.
«Ich bin verloren, wenn Sie mich nicht bis nach Chesières begleiten. Bitte, kommen Sie mit mir! Wenn nicht, lassen Sie mich bei Ihnen übernachten.»
«Warum sollte ich das tun? Was ist denn los?»
«Ich werde von einem Toten verfolgt.»
Das Drängen des armen Pferdehändlers war so heftig, sein Schmerz so aufrichtig und seine Aufregung so groß, dass sein Gesprächspartner schließlich seinem Flehen nachgab. Er kleidete sich an, bewaffnete sich mit einem Knüppel, nahm eine Laterne und begleitete ihn.
Als er unterwegs war, erzählte ihm der erschrockene Reisende ebenso geheimnisvoll wie ängstlich:
«Vor drei Wochen ist einer meiner Cousins gestorben. Ich war mit unserer ganzen Familie bei seiner Beerdigung, und heute Abend ist er es, der mir jeden Augenblick auf dem Weg erscheint, mal bleibt er stehen und versperrt mir den Weg, mal verfolgt er mich und erschreckt mich.»
«Wo haben Sie ihn gesehen?»
«Dort drüben, bei den Felsen... Er sagte nichts.»
«Sind Sie sich dessen sicher?»
«Sicher? Hier! schauen Sie! O mein Gott, da ist er wieder! Sehen Sie ihn nicht? ... am Bach! Sagen Sie, ist er es nicht?»
«Ich sehe gar nichts.»
Auf dem ganzen Weg war es fast derselbe Dialog. An jeder Stelle des Weges drückte der arme Pferdehändler seinen Begleiter so fest, dass dieser in seinem Gang behindert wurde.
«Warum drücken Sie mich so?»
«Das liegt daran, dass der Wiedergänger da ist; sehen Sie ihn nicht? Oh, wie er die Lippen bewegt! Was für Augen! Es sieht aus, als ob er sprechen möchte.»
Der Schatzsucher, der nichts sehen konnte, sagte zu ihm: «Nun, so fragt ihn doch, was er will, wohin er geht, was er hier tut?»
«Ich soll mit ihm reden? Niemals! Gott bewahre mich davor!»
Der Marsch war lang, voller Emotionen und ängstlicher Schreie. Als er in Chesières ankam, war der arme M. bleicher als ein Toter. Das Gesicht verstört, in den Händen verborgen, warf er sich auf ein Ruhebett und stöhnte fürchterlich.
«Ich bin oft nachts gereist», sagte der Bergbewohner, der den Pferdehändler begleitet hatte, am nächsten Tag, «ich habe acht Jahre lang in der Garnison von Turin gedient, und ich versichere Ihnen, dass ich mich noch nie so gefürchtet habe, wie als ich diesen Mann in einem solchen Schrecken sah. Er sah sicherlich, was er zu sehen behauptete, und ich konnte in seinem Gesicht die Echtheit seiner Gefühle erkennen.
Diese Geschichte sorgte für großes Aufsehen. Das Echo kam auch der Familie des Verstorbenen zu Ohren, von dem es hieß, er sei zurückgekehrt. Diese war empört und sah darin eine Beleidigung. Der Sohn des Verstorbenen reichte eine Klage ein und ließ seinen Verwandten, der die Vision gehabt hatte, vor den Richter treten, mit der Aufforderung, seine Behauptungen und Erzählungen sofort zu widerrufen. Das wurde nie erreicht. Der Pferdehändler erklärte sogar kategorisch, dass man mit ihm alles tun könne, was man wolle, ausser ihn zu zwingen, zu leugnen, was er gesehen hatte. Auf Anraten des Richters ließ die Familie ihre Klage fallen und die Sache war erledigt.
Quelle: Alfred Cérésole, Légendes des Alpes vaudoises, 1885, unter dem Titel: Le cousin du maquignon
Übersetzt von der Mutabor Märchenstiftung, www.maerchenstiftung.ch
Le cousin du maquignon
Un soir d’automne de l’année 1864, les époux M. (le mari était un ancien chercheur de trésors), dormaient paisiblement dans leur maison isolée, sous la Pousaz, près de la route d’Ollon, à Chesières. Ils furent réveillés en sursaut, vers les dix heures de la nuit, par des cris d’angoisse et des plaintes qui venaient du dehors.
– Mon Dieu ! eh ! mon Dieu !... disait une voix d’homme dont la gorge semblait serrée par la peur.
Le mari se leva subitement, fit de la lumière, ouvrit sa fenêtre et vit dans la nuit, à la clarté de sa lampe, M., un ancien maquignon des environs, qui, par ses paroles et par ses gestes, donnait les marques du plus grand effroi.
– Je suis perdu si vous ne m’accompagnez pas jusqu’à Chesières. S’il vous plaît, venez avec moi ! Sinon, laissez-moi loger chez vous.
– Pourquoi ? Qu’y a-t-il ?
– Je suis poursuivi par un mort.
Les instances du pauvre maquignon étaient si vives, sa douleur si sincère, son agitation si grande, que son interlocuteur finit par céder à ses supplications. Il s’habilla, s’arma d’un gourdin, prit une lanterne et l’accompagna.
Une fois en route, le voyageur épouvanté lui dit avec autant de mystère que d’angoisse :
– Voici trois semaines qu’un de mes cousins est mort. J’ai été avec toute notre famille à son enterrement, et ce soir, c’est lui qui m’apparaît à chaque instant sur le chemin, tantôt en s’arrêtant et en me barrant le passage, tantôt en me poursuivant et en me faisant peur.
– Où l’avez-vous aperçu ?
– Là-bas, près de ces rochers... Il ne disait rien.
– En êtes-vous bien sûr ?
– Sûr ? Tenez !... regardez ! Ô mon Dieu ! le voilà de nouveau ! Ne le voyez-vous pas ?... près du torrent ! Dites ! n’est-ce pas lui ?
– Je ne vois rien du tout.
Tout le long de la route, ce fut à peu près le même dialogue. À chaque contour du chemin, le pauvre maquignon serrait si fort son compagnon que celui-ci en était gêné dans sa marche.
– Pourquoi donc me serrez-vous ainsi ?
– Mais c’est que le revenant est là ; ne le voyez-vous pas ? Oh ! comme il remue les lèvres ! Quels yeux ! On dirait qu’il voudrait parler !
Le chercheur de trésors, qui ne voyait rien, lui dit :
– Eh bien, demandez-lui donc ce qu’il veut, où il va, ce qu’il fait ici ?
– Moi ! lui parler ? Jamais !... Que Dieu m’en préserve !
La marche fut longue, pleine d’émotions et de cris angoissés. Arrivé à Chesières, le pauvre M. était plus blanc qu’un mort. Le visage bouleversé, caché dans ses mains, il se jeta sur un lit de repos, en poussant des gémissements terribles.
« J’ai souvent voyagé la nuit, dit le lendemain le montagnard qui avait accompagné le maquignon, j’ai servi pendant huit ans dans la garnison de Turin, eh bien !... jamais, je vous l’assure, je n’ai eu aussi peur qu’en voyant cet homme en proie à une pareille frayeur. Il voyait certainement ce qu’il disait voir et je pouvais lire sur son visage la sincérité de son émotion. »
Le bruit de cette histoire fut considérable. L’écho en parvint jusqu’aux oreilles de la famille du défunt qu’on disait revenir. Celle-ci s’en émut ; elle y vit un outrage. Aussi, le fils du mort, déposant une plainte, fit-il comparaître son parent visionnaire devant le juge, avec sommation de rétracter sur l’heure ses allégations et ses récits. Jamais on ne put l’obtenir. Le maquignon déclara même catégoriquement qu’on ferait de lui tout ce qu’on voudrait plutôt que de le forcer à nier ce qu’il avait vu. Sur le conseil du juge, la famille abandonna sa plainte et l’affaire en resta là.