Es ist noch gar nicht so lange her - es war im Jahr 1861 -, da wurde ein berühmter Zauberer aus Savoyen unter folgenden Umständen in die Gegend von Montreux beordert: Ein Freiburger, der in der Nähe von Les Avants eine Weide und ein Chalet gemietet hatte, sah verzweifelt, wie alle seine Käse fehlten, d. h. wie sich einer nach dem anderen aufblähte. Ein Nachbar sagte zu ihm: «Du musst den Zauberer von Savoyen holen.» Der Zauberer wird gerufen. Er kommt in der Hütte an. Man erzählt ihm den Fall. Man bezahlt ihn im Voraus. Dann sieht man, wie er eine Pflanzenwurzel im Boden unterhalb der Käsepresse vergräbt, dabei viele magische Formeln aufsagt und dann ruft er: «Jetzt seid ihr ganz vom Zauber befreit!»
Leider gelang der Käse in den folgenden Tagen nicht besser. Der Besitzer des Berges erfuhr von der Sache. Man ging sogar zu ihm, um sich zu beschweren und ihn um Rat zu bitten. Er antwortete ganz einfach: «Mein armer Freund! Der Hexer ist deine Frau. Wenn du selbst putzen und deinen Haushalt machen wolltest, würde es dir viel besser gehen.»
Der Rat wurde befolgt und alles ging gut. Nur die Sauberkeit ließ zu wünschen übrig. «Da siehst du’s: Man muss die Frauen im Tal unten lassen.» Das ist der Rat, den die alten Senner auch heute noch oft den jungen Hirten geben, wenn im Frühling die Vorbereitungen für den Alpaufzug getroffen werden. - Wir werden schon wissen, wie wir uns im Hochsommer wieder treffen!
Quelle: Alfred Cérésole, Légendes des Alpes vaudoises, 1885, im Kapitel «Sorciers fameux», ohne Titel
Übersetzt von der Mutabor Märchenstiftung, www.maerchenstiftung.ch
Il n’y a pas bien longtemps non plus, – c’était en 1861, – un fameux sorcier de Savoie fut mandé dans les environs de Montreux dans les circonstances que voici : Un Fribourgeois, qui avait loué un pâturage et un chalet près des Avants, voyait avec désespoir tous ses fromages manquer, c’est-à-dire se gonfler les uns après les autres. Un voisin lui dit : « Te fau consurta lu sorci de Savoé. » (Il te faut consulter le sorcier de Savoie.) Le sorcier est appelé. Il arrive au chalet. On lui raconte l’affaire. On le paie à l’avance. Alors on le voit déposer une racine de plante dans le sol, au-dessous de l’enruchoir (presse à fromage), tout en récitant maintes formules magiques, et puis il s’écrie : « Ora ! vos ité détzarahi au tot fin ! » (Maintenant vous êtes tout à fait désensorcelés.)
Hélas ! les jours suivants, les fromages ne réussirent pas mieux. Le propriétaire de la montagne apprit l’affaire. On vint même se plaindre à lui et le consulter. Il répondit tout simplement : « Povre ami ! lu sorci, l’est ta fenna ! Se te relava et fasa ton train té mimo, t’en trovera bin mi. » (Mon pauvre ami ! le sorcier, c’est ta femme. Si tu voulais relaver et faire ton ménage toi-même, tu t’en trouverais bien mieux.)
L’avis fut suivi. On s’en trouva, bien. C’était la propreté seule qui laissait à désirer. « Vaidé-vo !... Faut laissi lei fenné à la pliana. » (Voyez-vous : il faut laisser les femmes à la plaine.) C’est le conseil que les vieux vachers donnent encore souvent aujourd’hui aux jeunes pâtres, lorsqu’au printemps on fait les préparatifs pour monter à l’alpage. – On saura bien se retrouver à la mi-été !