Chésières
Etwas weiter oben, in Chésières, hatte ein junges, hübsches Mädchen das Pech, sehr harte und strenge Eltern zu haben. Diese verlangten von ihr, dass sie jeden Tag eine ganze Spindel spinnen und gleichzeitig das Vieh beaufsichtigen sollte. Leider konnte das arme Kind diese große Aufgabe fast nie bewältigen. Aber eine gute Fee wachte über sie.
Eines Tages erschien sie in einer der Hütten oberhalb des Dorfes plötzlich dem armen Bauernmädchen, das ihr gerne Gastfreundschaft anbot. Es dauerte nicht lange, bis die Fee ihr Leid mitfühlte. Als Anerkennung für ihre Gastfreundschaft und ihre Demut kam sie von nun an jeden Abend zu ihr, um ihren Spinnrocken zu holen. Mit einem Handgriff befestigte sie ihn am Horn einer der Kühe, die auf der Weide grasten, und begann dann, leicht und gelassen auf dem Rücken des braven Tieres sitzend, im Mondlicht für ihren Schützling zu spinnen.
Von da an war jeden Morgen bei Sonnenaufgang der Spinnrocken, der so viele Tränen und Seufzer gekostet hatte, regelmäßig in Stränge aus schönem und gutem Garn verwandelt. Von diesem Moment an kehrten Friede und Freude in das Haus zurück.
Quelle: Alfred Cérésole, Légendes des Alpes vaudoises, 1885, unter dem Titel: Une fée fileuse
Übersetzt von der Mutabor Märchenstiftung, www.maerchenstiftung.ch
Une fée fileuse
Chésières
Un peu plus haut, à Chésières, une jeune et jolie fille avait le malheur d’avoir des parents très durs et très sévères. Ceux-ci exigeaient d’elle qu’elle filât chaque jour une quenouille entière de rite, tout en surveillant le bétail. La pauvre enfant, hélas ! ne pouvait presque jamais venir à bout de sa grande tâche. Mais une bonne fée veillait.
Un beau jour, dans un des chalets situés au-dessus du village, celle-ci apparut tout à coup à la pauvre paysanne, qui s’empressa de lui offrir l’hospitalité. Il ne fallut pas un long entretien pour que la fée sympathisât à ses peines. En reconnaissance de son bon accueil comme de son humble courage, elle eut dès lors la gentillesse de venir chaque soir lui prendre sa quenouille. En un tour de main, elle la fixait à la corne d’une des vaches qui paissait dans le pâturage ; puis, légèrement et nonchalamment assise sur le dos de la brave bête, elle se mettait à filer, au clair de lune, au profit de sa protégée.
Dès lors, chaque matin, à l’aube, la quenouille, objet de tant de larmes et de soupirs, était régulièrement transformée en écheveaux de bel et bon fil. Dès ce moment la paix et la joie rentrèrent au logis.