Unter dem Einfluss der gleichen Befürchtungen machte Dr. B. vor einigen Jahren eine seltsame Entdeckung, als er einen großen Kirschbaum auf einem seiner Grundstücke in der Umgebung von Aigle fällen ließ. Die Arbeiter, die den Stamm spalteten, fanden ihn auf Mannshöhe mit kleinen, sehr tiefen Löchern versehen, die viele Jahre alt waren und mit menschlichen Haaren unterschiedlicher Länge und Färbung gefüllt waren. - Die gleiche Beobachtung wurde in der Nähe an einem Ort namens «Creux au meige» in einem Apfelbaum gemacht, dessen Löcher mit verschiedenfarbigen Kuhhaaren gefüllt waren. Es waren Exorzisten, die dort nachts ihre geheimnisvollen Beschwörungen oder Zaubersprüche an eine bestimmte Person oder ein bestimmtes Stück Vieh gerichtet hatten, um diese oder jene Krankheit zu beschwören oder heraufzubeschwören.
Zu bestimmten Zeiten des Jahres, vor allem im Frühling, waren solche Zeremonien erforderlich: In den ersten Märztagen (die heute dem Beginn der Fastenzeit entsprechen) wurden große Reinigungsfeuer entzündet, die bei uns unter dem germanischen Namen «Fackeln» bekannt sind. Ihr ursprünglicher Zweck war es, die bösen Geister in der Luft zu vertreiben und Felder, Häuser und Herden vor ihnen zu bewahren. - Dieser Brauch lässt sich bis zu den heidnischen Festen zu Ehren der Pales, den Parilia, zurückverfolgen, bei denen die Hirten, nachdem sie ihre Ställe von bösen Geistern gereinigt hatten, die Herden um den Altar der Göttin trieben, sie baten, sie vor allem Unheil zu bewahren, ihr Milch, gekochten Wein und Hirse darbrachten und am Abend große Feuer anzündeten, über die sie sprangen. Diese Hirtenfeuer, die in Nordeuropa Nothfeuer oder nodfyr genannt werden, werden in unserem Waadtländer Dialekt noch immer mit dem charakteristischen Namen schaffeiru, vom deutschen Schäferfeuer, Hirtenfeuer, bezeichnet. Sie wurden und werden noch immer von Festlichkeiten begleitet, bei denen Wunder und Beignets, Küchlein aus leichtem Teig, die in der Pfanne in Öl ausgebacken werden, ihre althergebrachte Rolle spielen.
Die Johannisfeuer, die etwas später angezündet wurden, waren nicht weniger nützlich. Sie galten als Mittel, um Dämonen in die Flucht zu schlagen. Zu diesem Anlass wurden besondere Kräuter verwendet, vor allem das Hieracium oder Habichtskraut, das früher der Sonne geweiht war. Es war eine der vielen Pflanzen, die von den Druiden für ihre Zauber verwendet wurden. Aus dieser Zeit stammt auch der Name des Johanniskrauts, der uns heute noch bekannt ist.
Aber nicht nur im Frühling waren Verwünschungen für das Eigentum oder die Herden zu befürchten. Sie konnten zu jeder Zeit und vor allem frisch Verheiratete treffen. Ein Monat im Jahr gilt in unseren Bergen noch heute als verhängnisvoll für Ehen... Es ist (wer würde es glauben?) der Monat Mai! Er bringt Unglück, sagt man. Woher kommt diese Vorstellung? Sie ist heidnischen Ursprungs: In diesem Monat, an den Iden des Mai, feierten die Römer ihr sogenanntes Lemurenfest, um den schädlichen Einfluss der Lemuren (Larven, die aus der Erde kriechen; auch bekannt als Seelen, böse Geister, wandernde Schatten, die nachts die Lebenden quälen) abzuwehren. Um sich dagegen zu wehren, wurde dieses Fest eingeführt, das aus bestimmten Beschwörungen bestand, bei denen man auch Feuer anzündete, schwarze Bohnen nach den Larven (Lemuren) warf und auf eherne Gefäße schlug, um sie zu vertreiben. Während der nächtlichen Feiern im Mai wurden in Rom die Tempel geschlossen und die Eheschließungen ausgesetzt.
Als naive waadtländische Anrufung des Teufels sei mir erlaubt, hier eine sehr alte Formel zu zitieren, die jene, die die Zukunft kennen wollten, dreimal auszusprechen pflegten, nachdem sie im Hemd auf das Dach der Hütte oder des Hauses gestiegen waren. Einer unserer Bergpoeten, Herr Oyex-Delafontaine, erzählte mir, dass sie in seiner Kindheit in den Bergen von Bex häufig praktiziert wurde und sehr bekannt war:
«Jean de la guimbarde,
Ohne Zahn und ohne Bart.
Wenn du hier bist - sprich!»
Der böse Geist sollte dann herbeigeeilt kommen, um die an ihn gerichteten Fragen zu beantworten.
Quelle: Alfred Cérésole, Légendes des Alpes vaudoises, 1885, unter dem Titel: Conjurations
Übersetzt von der Mutabor Märchenstiftung, www.maerchenstiftung.ch
Conjurations
C’est à l’influence des mêmes préoccupations qu’il faut rattacher la singulière découverte que fit le docteur B., en faisant abattre, il y a quelques années, un gros cerisier situé dans une de ses propriétés des environs d’Aigle. Les ouvriers, en fendant le tronc le trouvèrent à hauteur d’homme entièrement perforé ou lardé de petits trous très profonds remontant à bien des années et remplis de cheveux humains de diverses longueurs et de diverses nuances. – La même observation fut faite près de là dans un endroit dit le Creux au meige dans un pommier dont les trous étaient remplis de poils de vache de couleurs différentes. C’étaient des exorcistes qui pratiquaient là pendant la nuit leurs mystérieuses conjurations ou incantations à l’adresse de telle personne ou de telle pièce de bétail à propos de telle ou telle maladie à conjurer ou à faire venir.
Certaines époques de l’année, le printemps surtout, nécessitaient jadis ce genre de cérémonies : c’était aux premiers jours de mars (qui correspondent aujourd’hui au commencement du carême) qu’on allumait de grands feux purificateurs connus chez nous sous un nom d’origine germanique : les brandons. Leur but primitif était de chasser les esprits malins qui sont dans les airs et d’en préserver les champs, les maisons et les troupeaux. – Cet usage nous fait remonter jusqu’aux fêtes païennes en l’honneur de Palès aux Palilies dans lesquelles les bergers après avoir purifié leurs étables des maléfices, faisaient défiler les troupeaux autour de l’autel de la déesse, la priaient de les préserver de tout malheur, lui offraient du lait, du vin cuit et du millet et, le soir venu, allumaient de grands feux, par-dessus lesquels ils sautaient. Ces feux de bergers qui, dans le nord de l’Europe, sont appelés Nothfeuer ou nodfyr, sont encore désignés dans notre patois vaudois sous le nom caractéristique de schaffeiru (de l’allemand Schæferfeuer, sans doute feux de bergers). Ils étaient et sont encore accompagnés de réjouissances où les merveilles et les beignets (gâteaux faits d’une pâte légère, frite à la poêle) jouent leur rôle traditionnel.
Les feux de la Saint-Jean, qu’on allumait un peu plus tard, étaient non moins utiles. Ils passaient pour mettre en fuite les démons. À cette occasion, on se servait d’herbes particulières, surtout de l’hieracium ou épervière, consacrée autrefois au soleil. C’était une des nombreuses plantes employées par les Druides dans leurs enchantements : c’est de là que nous est restée l’expression bien connue d’herbe de la Saint-Jean.
Mais ce n’est pas seulement au printemps que ces maléfices étaient à craindre pour les biens ou les troupeaux. Ils pouvaient atteindre en tout temps et surtout les nouveaux mariés. Or, un mois dans l’année passe encore aujourd’hui dans nos montagnes pour être fatal aux mariages... c’est (qui le croirait ?) le mois de mai ! Il porte malheur, dit-on. D’où vient cette idée ? Elle est d’origine païenne : c’était dans ce mois, aux Ides de mai, que les Romains célébraient leur fête dite des Lémuries, destinée à écarter la pernicieuse influence des lémures (larves qui sortent de terre, nom donné aussi aux âmes, aux mauvais génies, aux ombres errantes, qui, la nuit, venaient tourmenter les vivants). On institua pour s’en défendre cette fête, qui consistait en certaines conjurations pendant lesquelles on allumait aussi des feux, on jetait des fèves noires aux larves (lémures) et on frappait à grands coups sur des vases d’airain pour les faire fuir. Durant les fêtes nocturnes de mai, les temples étaient fermés à Rome et les mariages étaient suspendus.
Comme invocation vaudoise naïve adressée au diable, qu’on me permette de citer ici une formule très ancienne que ceux qui voulaient connaître l’avenir avaient coutume de prononcer trois fois, après être montés en chemise sur le toit du chalet ou de la maison. Un de nos poètes montagnards, M. Oyex-Delafontaine, me disait que, dans son enfance, elle était fort pratiquée et très connue dans les montagnes de Bex :
Jean de la guimbarde,
Sans dent et sans barbe.
Si tu es là... parle !
L’esprit malin était censé alors accourir pour répondre aux questions qu’on lui adressait.