Vor langer Zeit kam einmal eine Ungezieferplage über das Land. Von den Weizenfeldern blieben nur noch Stoppeln übrig, die Kornmühlen standen still und die Menschen litten Hunger. Doch wie jedes Jahr, mussten sie ihren Zehnten abgeben, denn ihr Herr war weithhin als Geizhals bekannt. Die Not der Bauern kümmerte ihn nicht. Aber unter den Bauern war einer, der war mutiger als alle anderen. Er liess sich vor den Herrn bringen und sagte: «Wir leiden alle Not. Bitte geben Sie mir etwas Korn, damit meine Kinder nicht hungern müssen.
Der Herr schaute ihn streng an, dann sagte er: «Gut, ich gebe dir Korn. Aber nicht für Geld, sondern für ein Versprechen. Wenn ich sterbe, musst du drei Nächte an meinem Grab wachen und beten. Willst du das tun?»
Der Bauer versprach alles, um seine Familie vor dem Hungertod zu retten, und so kehrte er mit einem Wagen, beladen mit Korn nach Hause zurück.
Wie dankbar war der Bauer, dass sie nun jeden Tag vor gefüllten Tellern sassen! Und doch beschlich ihn ein Unbehagen, wenn er an sein Versprechen dachte.
Einmal, als er von der Arbeit auf dem Feld zurückkehrte, wartete ein Bote auf ihn und sagte: «Mein Herr ist gestorben, du sollst kommen und dein Versprechen einlösen.»
Am Abend machte sich der Bauer auf den Weg zum Friedhof. Er setzte sich ans Grab, schloss die Augen und betete für die Seele des Verstorbenen. Die Stunden vergingen und es schien ihm, als würde ein leiser Gesang über den Gräbern erklingen. Aber vor lauter Angst wagte er nicht, die Augen zu öffnen.
In der zweiten Nacht hörte er die Musik wieder, diesmal lauter. Da öffnete er die Augen und sah die Prozession der Toten am Grab vorbeiziehen, und eine Stimme sprach: «Bete! Nur wenn du dein Versprechen hältst, wird seine Seele erlöst.»
Der Schreck fuhr dem Bauern in die Knochen und er war froh, als der Morgen anbrach.
In der dritten Nacht schien es ihm dunkler als je zuvor. Plötzlich hörte er Schritte und sah einen Soldaten. In diesem Moment musste der Bauer niesen. Da bemerkte ihn der Soldat und kam auf ihn zu und der Bauer fragte zitternd: «Wer bist du?»
Der dunkle Mann antwortete: «Ich schlafe im Schatten der Kirchen und wache über den Frieden der toten Seelen. Was machst du hier mitten in der Nacht?»
Da erzählte der Bauer dem Soldaten von seinem Versprechen, und der Soldat sagte: «Ich will mit dir Wache halten».
Ein wenig getröstet betete der Bauer Seite an Seite mit dem Soldaten am Grab.
Um Mitternacht hörte man plötzlich das Klappern von Pferdehufen. Ein Reiter kam auf den Friedhof. Er war ganz in Rot gekleidet, den Kopf unter einer Kapuze verborgen, nur die Augen leuchteten wie glühende Kohlen. Er zeigte auf das Grab und rief: «Der, der da liegt, gehört mir!»
Der Bauer brachte vor lauter Angst keinen Ton heraus. Da stand der Soldat auf und sagte «Nein! Diese Seele gehört mir.»
«Ich kaufe sie dir ab, wieviel willst du?», fragte der Reiter.
«Zwei Stiefel voll Goldstücke!»
«Das ist zu viel, ein Stiefel genügt, mehr ist diese Seele nicht wert.»
«Einverstanden!», sagte der Soldat.
«Gut, wartet hier auf mich», sagte der Reiter und eilte davon.
Der Soldat aber zog einen seiner Stiefel aus, schnitt die Sohle ab und stellte ihn neben eine offene Grube.
Als der Reiter zurückkam, nahm er einen Beutel Gold und schüttete ihn in den Stiefel.
Der Soldat schaute hinein und sagte: «Der ist ja noch nicht einmal halb voll.»
Verärgert ging der Reiter davon und kam bald darauf mit einem noch grösseren Beutel Gold zurück. Er schüttete es in den Stiefel, aber der war immer noch nicht voll.
«Warte nur», rief der Reiter, trieb sein Pferd an und ritt davon, während der Bauer betend und zitternd neben dem Soldaten sass und wartete.
Bald hörte man wieder das Schnauben des Pferdes, und der Reiter schüttete einen riesigen Beutel Gold in den Stiefel und rief: «Jetzt ist es aber genug!».
In diesem Augenblick krähte ein Hahn. Reiter und Pferd lösten sich in stinkenden Rauch auf, der über den Friedhof zog.
Aus dem Grab aber stieg die Seele des reichen Herrn. Sein Totenhemd streifte den Bauern und den Soldaten, dann verschwand er in der Prozession der erlösten Toten und verschwand im Morgengrauen.
Der Soldat hob seinen Stiefel auf, zeigte auf das viele Gold und sagte: «Schau, das ist das Geld, das der reiche Herr unrechtmässig an sich genommen hatte. Nimm einen Teil für dich, als Lohn dafür, dass du dein Versprechen gehalten hast, und verteile den Rest an die Armen.»
Dann verabschiedete er sich und sagte: «Meine Aufgabe ist nun erfüllt, lebe wohl!» Und schon war er verschwunden.
Als die Sonne aufging, kehrte der Bauer mit dem vielen Gold nach Hause zurück. Er verteilte einen grossen Teil an die Armen und von dem Rest lebte er glücklich und zufrieden bis an sein Lebensende.
Fassung D. Jaenike, nach: "Les trois nuits du pardon", aus: Joseph Beuret-Frantz, Sous les vieux toits, Légendes et contes jurassiens. Porrentruy, 1949. Aus dem Französischen übersetzt und neu gefasst unter Mitwirkung von Michèle M. Salmony Di Stefano © Mutabor Märchenstiftung, www.maerchenstiftung.ch
Les trois Nuits du pardon
Il y a longtemps, une invasion de vermines s'abattit sur les champs du pays. Il ne restait que de la paille dans les champs, les moulins à blé s'arrêtaient et les gens souffraient de faim. Malgré la famine les paysans étaient tenus de payer leur dîme, comme chaque année, parce que leur seigneur était connu loin à la ronde comme avare. Il ne se souciait pas de la misère des paysans. Un des paysans était bien plus courageux que tous les autres. Il se fit amener devant le seigneur et dit : "Nous sommes tous dans le besoin. S'il vous plaît, donnez-moi du blé pour protéger mes enfants de la famine.
Le Seigneur le regarda sévèrement, puis il dit : "D'accord, je te donne du blé. Mais pas pour de l'argent, tu me dois une promesse. Quand je mourrai, tu devras veiller et prier sur ma tombe pendant trois nuits. Veux-tu me promettre cela ?"
Le paysan promit tout ce que le seigneur voulait pour sauver sa famille de la famine. Il retourna chez lui avec un chariot chargé de blé.
Chaque jour le e paysan était reconnaissant de voir la famille assise devant une assiette bien remplie. Mais lorsqu'il pensait à sa promesse, un malaise l`envahissait
Un jour en rentrant de son travail aux champs, un messager l'attendit : "Mon maître est mort, tu dois venir honorer ta promesse".
Le soir, le paysan alla au cimetière. Il s'assit près de la tombe, ferma les yeux et pria pour l'âme du défunt. Les heures passèrent. Il lui semblait d`entendre un doux chant résonner au-dessus des tombes. Mais par peur, il n'osait pas ouvrir les yeux.
La deuxième nuit, il entendit la musique à nouveau, mais bien plus fort. Il ouvrit les yeux et vit la procession des morts passer devant la tombe. Une voix lui ordonnait : "Prie ! Son âme sera délivrée que si tu réussie à tenir ta promesse".
La frayeur pénétra les os du paysan et il fut heureux de voir le matin se lever
La troisième nuit, il faisait plus sombre que jamais au cimetière. Soudain, il entendit des pas et vit un soldat. A ce moment-là, le paysan éternua et le soldat le remarqua. Le soldat s'approcha. Le paysan lui demanda en tremblant : "Qui es-tu ?"
L'homme sombre répondit : "Je dors à l'ombre des églises et je veille sur la paix des âmes mortes. Que fais-tu ici au milieu de la nuit ?"
Le paysan raconta de sa promesse et le soldat répondit : "Je veux monter la garde avec toi".
Un peu réconforté, le paysan pria alors côte à côte avec le soldat sur la tombe.
Vers minuit, on entendit soudain des sabots de cheval. Un cavalier entrait dans le cimetière. Il était vêtu tout en rouge, la tête cachée sous un capuchon. Ses yeux brillaient comme du charbon ardent. Il montra la tombe et s'écria : "Celui qui est enterré là il est à moi" !
Le paysan ne parvint pas à émettre un son tant il était effrayé. Le soldat se leva et dit : "Non ! Cette âme m'appartient".
"Je te l'achète, combien veux-tu pour elle ?" demanda le cavalier.
"Deux bottes de pièces d'or !"
"C'est trop, une botte suffit, c'est tout ce qu`elle vaut cette âme".
"Accordé !", dit le soldat.
"Bien, attendez-moi ici", dit le cavalier et se hâta de partir.
Le soldat retira une de ses bottes, coupa la semelle et la posa près d'une fosse ouverte.
Lorsque le cavalier revint, il prit un sac d'or et le versa dans la botte.
Le soldat regarda à l'intérieur et dit : "Elle est à peine à moitié pleine".
Vexé, le cavalier s'en alla et revint peu après avec un sac d'or encore plus grand. Il le versa dans la botte, mais celle-ci n'était toujours pas pleine.
"Attends un peu", s'écria le cavalier, qui poussa son cheval pour partir au galop, tandis que le paysan, assis à côté du soldat, priait et tremblait de peur.
Bientôt, on entendit à nouveau le hennissement du cheval et le cavalier versa un énorme sac d'or dans la botte en criant : "Mais maintenant, ça suffit !
A cet instant, un coq chanta. Le cavalier et le cheval se dissolvaient dans une fumée nauséabonde qui traversait le cimetière.
A ce moment l'âme du riche seigneur sortit de la tombe. Son linceul effleura le paysan et le soldat, puis il disparut dans la procession des morts rachetés et disparu à l'aube.
Le soldat ramassa sa botte, montra au paysan tout ce tas d`or et dit : "Regarde, tout ça c'est l'argent dont le riche seigneur s'était indûment emparé. Prends-en une partie pour toi en récompense d'avoir tenu ta promesse, et distribue le reste aux pauvres".
Puis il prit congé en disant : "Ma tâche est maintenant accomplie, adieu". Et il disparut.
Lorsque le soleil se leva, le paysan rentra chez lui avec tout cet or. Il en distribua une grande partie aux pauvres Avec le reste, il vécut heureux et satisfait jusqu'à la fin de ses jours.
Raconté à nouveau d'après: "Les trois nuits du pardon » de : Joseph Beuret-Frantz, Sous les vieux toits, Légendes et contes jurassiens. Porrentruy, 1949, © Mutabor Märchenstiftung, www.maerchenstiftung.ch