Einer Volksüberlieferung zufolge waren die ersten Bewohner des einst dicht bewaldeten Ormonts-Tals römische Soldaten, Deserteure der von Divicon geschlagenen Armee oder der berühmten Thebäischen Legion, die am 22. September 286 in der Nähe von Agaunum (Saint-Maurice) niedergemetzelt wurde. Man glaubt, den Beweis dafür entweder im Typus bestimmter Physiognomien, in der Existenz mehrerer heidnischer Traditionen römischen Ursprungs oder in den Namen zu finden, die bestimmten Orten gegeben wurden. La Forclaz zum Beispiel soll von Forum clausum stammen; die Aviolas, verstreute Gebäude auf dem Weg nach La Forclaz, erinnern an den Namen einer Familie, deren Mitglieder sich gerne an die beiden römischen Konsuln erinnern, die diesen Namen trugen. Wie dem auch sei, die rodenden Siedler hätten ihre Behausungen im oberen Teil des Tals errichtet, an dem Ort, der noch heute «Aux premiers fenils» genannt wird. – Außerdem wurden verschiedene Gold- und Silbermünzen, die von einigen der römischen Epoche zugeschrieben wurden, an der Stelle der alten, längst zerstörten Kapelle von Les Viaux (Plan des Îles) gefunden. Dort soll einst ein heidnischer Altar gestanden haben, der später, in christlicher Zeit, zu einer Pilgerstätte wurde, die von den Hirten der Gegend besucht wurde. – Die Bergbewohner des Val d'Illiez im Wallis, die auf der anderen Seite der Rhône gegenüber von Les Ormonts leben, haben ähnliche Traditionen. Sie behaupten, von den Flüchtlingen der römischen Armee abzustammen, die 107 Jahre vor Christus unter dem Kommando von Julius Caesars Onkel Lucius Cassius von Divicon auf dem rechten Ufer des Flusses geschlagen wurde. Die Schlacht fand der Volksüberlieferung zufolge zwischen Bex und Saint-Triphon statt. In diesem Teil des Landes wurden zahlreiche römische Waffen und Medaillen gefunden.
Was die ersten Bewohner des Pays-d'Enhaut betrifft, so sind die Informationen noch spärlicher. Der Club du Rubly, der eine ausgezeichnete historische Schrift über diese Gegend veröffentlicht hat, weist darauf hin, dass es nicht möglich ist, das genaue Datum der ersten Besiedlung des Pays-d'Enhaut festzulegen. Laut Professor Divorne liegt sie auf jeden Fall vor dem 12. Jahrhundert, da es zu dieser Zeit bereits eine Kirche von Œx - ecclesia de Oit - gab, die erstmals in der Gründungsurkunde des Priorats von Rougemont im Jahr 1115 erwähnt wird, was nicht zu einer noch jungen Siedlung passt, die sich in ihren Anfängen befand. – In der Gegend haben sich einige Erinnerungen erhalten, die man mit den Kelten in Verbindung bringen könnte: so das weiße Pferd, das oft als Aushängeschild verwendet wird; die Eiche, die heute fast verschwunden ist, aber früher häufig vorkam und mehreren Orten ihren Namen gab (wie le Chêne, les Echanoz); aber kein Fund hat bislang diese Vermutung belegt. Was die Römer betrifft, so konnte man bisher nicht die geringste Spur ihrer Anwesenheit finden. Die erste Kolonie, die aus dem Greyerzerland kam, musste zweifellos das Hongrin-Tal hinaufsteigen und den niedrigen und leichten Pass von Ensonlemont überqueren, um sich in Le Montelier niederzulassen und sich von dort aus über den Rest des Tals auszubreiten. Der Pas de la Tine mit seinen steilen Wänden und Abgründen blieb lange Zeit unpassierbar. Erst später öffnete sich ein Weg durch diese wilde Schlucht.
Die Legende besagt, dass ein junger Ritter, der von seiner Leidenschaft für die Gämsenjagd getrieben wurde, die gewaltige Felsbarriere, die an dieser Stelle das obere und das untere Greyerzerland voneinander trennt, überquerte. Anstatt, wie angenommen, ein unkultiviertes Land voller Schlangen, Wölfe und Ungeheuer vorzufinden, sah er zu seiner Verwunderung ein wunderschönes Tal mit saftigen Wiesen und kleinen Seen vor sich liegen: das war ein wunderbares Land, das er in Besitz nahm und in dem er eine kleine Hirtensiedlung errichtete.
Quelle: Alfred Cérésole, Légendes des Alpes vaudoises, 1885, unter dem Titel: Les premiers habitants des Ormonts et du Pays-d’Enhaut
Übersetzt von der Mutabor Märchenstiftung, www.maerchenstiftung.ch
Les premiers habitants des Ormonts et du Pays-d’Enhaut
D’après une tradition populaire, les premiers habitants de la vallée, autrefois très boisée, des Ormonts, auraient été des soldats romains, déserteurs de l’armée battue par Divicon ou de la fameuse légion dite thébéenne qui fut massacrée près d’Agaunum (Saint-Maurice), le 22 septembre 286. On croit en trouver la preuve soit dans le type de certaines physionomies, soit dans l’existence de plusieurs traditions superstitieuses d’origine romaine, soit dans les noms donnés à certains lieux. (La Forclaz, par exemple, viendrait de Forum clausum ; les Aviolas, bâtiments épars sur le chemin de la Forclaz, rappellent le nom d’une famille dont les membres se souviennent volontiers des deux consuls romains qui ont porté ce nom.) Quoi qu’il en soit, les colons défricheurs auraient élevé leurs habitations dans le haut de la vallée, au lieu appelé encore aujourd’hui « Aux premiers fenils ». – En outre, diverses médailles d’or ou d’argent, attribuées par quelques-uns à l’époque romaine, auraient été trouvées sur l’emplacement de l’antique chapelle des Viaux (au Plan des Îles), depuis longtemps détruite. Là se serait élevé autrefois un autel païen devenu plus tard, à l’époque chrétienne, un lieu de pèlerinage fréquenté par les pâtres de la contrée. – Ajoutons que les montagnards du val d’Illiez, en Valais, qui habitent de l’autre côté du Rhône, vis-à-vis des Ormonts, ont des traditions identiques, ils prétendent descendre des fuyards de l’armée romaine qui, commandée par un oncle de Jules-César, Lucius Cassius, fut battue, 107 ans avant Jésus- Christ, par Divicon, sur la rive droite du fleuve. Le combat, selon la tradition populaire, aurait eu lieu entre Bex et Saint-Triphon. On a trouvé dans cette partie du pays de nombreuses armes et médailles romaines.
Quant aux premiers habitants du Pays-d’Enhaut, les renseignements sont encore moins précis. Le club du Rubly, qui a publié une excellente notice historique sur cette contrée, fait remarquer qu’il n’est pas possible de fixer la date exacte de la première colonisation du Pays-d’Enhaut. Elle serait en tous cas, selon M. le professeur Divorne, antérieure au XIIe siècle, puis-qu’à cette époque il y avait déjà une église d’Œx, – ecclesia de Oit, – mentionnée pour la première fois dans la charte de fondation du prieuré de Rougemont, en 1115, ce qui ne s’accorde pas avec une colonie jeune encore et qui en serait à ses débuts. – Il s’est conservé dans le pays quelques souvenirs qu’on pourrait rattacher aux Celtes : ainsi le cheval blanc, souvent employé comme enseigne ; le chêne, aujourd’hui presque disparu, mais autrefois fréquent et qui a donné son nom à plusieurs localités (comme le Chêne, les Echanoz) ; mais aucun monument n’est venu jusqu’ici témoigner en faveur de cette supposition. Quant aux Romains, on n’a pu retrouver encore la moindre trace de leur passage. La première colonie, venue de la Gruyère, a dû sans doute remonter la vallée de l’Hongrin et franchir le col peu élevé et facile d’Ensonlemont pour venir s’établir au Montelier et se répandre de là sur le reste de la vallée. Le pas de la Tine, avec ses parois abruptes et ses précipices, resta longtemps impraticable. Ce ne fut que plus tard que s’ouvrit un chemin à travers ce sauvage défilé.
Un jeune chevalier, dit la légende, entraîné par sa passion pour la chasse au chamois, aurait franchi la formidable barrière de rochers qui, en cet endroit, sépare la haute et la basse Gruyère, et au lieu d’y trouver, comme on le supposait, un pays inculte rempli de serpents, de loups et de monstres, il aurait vu avec admiration s’étendre devant lui un magnifique bassin couvert de prairies verdoyantes et parsemé de petits lacs : c’était une admirable contrée, dont il prit possession et où il établit une petite colonie de bergers.