Der Teufel und die bösen Geister ließen sich nicht nur durch Exorzismen oder Zaubermittel in die Flucht schlagen, von denen wir später noch ausführlich berichten werden; sie sollen auch nicht unempfindlich gegen Gewehrschüsse gewesen sein.
In Leysin sprachen vor etwa 30 Jahren noch viele Leute von dem berühmten Dämon oder Zauberer von Crettaz. Er lauerte den Passanten auf und nutzte seine Unsichtbarkeit, um sie zu beschimpfen, mit Steinen zu bewerfen und ihnen verschiedenste Streiche zu spielen. Angeblich hatte er es vor allem auf eine Frau aus der Umgebung abgesehen, die er ständig quälte und der er das Leben schwer machte. Als er die Gegend verließ, wurde sein Verschwinden nicht bedauert, sondern mit Freudenschreien und Seufzern der Erleichterung begrüßt. - Der Grund dafür war folgender:
Eines Tages kehrte ein tapferer Soldat aus Leysin von einer Parade zurück, die auf dem Übungsplatz von Le Sépey stattgefunden hatte. Ob er sich unter seinem schweren Panzerhemd Gedanken machte, die eher auf den Bacchus als auf den Abend zurückzuführen waren, ist gut möglich. Wie dem auch sei, als er in Crettaz ankam, konnte er nicht umhin, an den bösen Geist des Ortes zu denken und halb zitternd, halb lachend auszurufen:
«Oh! Du komm nur und schikaniere mich, ich schwöre, dass du mit meinem Gewehr zu rechnen hast!»
Er hatte diese Worte noch nicht zu Ende gesprochen, da sah er ein Brett neben einer Hütte sich aufrichten und dahinter eine Gestalt, die nur die des "Maffi de Crettaz" sein konnte. Der Grenadier aus Leysin nahm all seinen Mut zusammen und war fest entschlossen, wie ein weiterer Wilhelm Tell die Gegend von diesem abartigen Tyrannen zu befreien, und verlor keine Zeit. Ohne Vorwarnung steckte er eine Kugelpatrone in sein Gewehr, nahm den Zauberer ins Visier, schoss, das Brett fiel um und er sah, wie ein seltsamer Schatten heulend davonlief.
«Nun, das wars für dich, du Teufel oder Zauberer, der du bist! Geh und erzähle es deinem Vater, wenn es dich glücklich macht.»
Von da an beunruhigte "lu Sorci de Crettaz" die Gegend nicht mehr.
Aber zum Zug des Teufels gesellten sich nicht nur - gemäß unserer Waadtländer Mythologie - Dämonen, sondern auch gefährliche Wesen, Drachen wie die «Vouivre» (Lindwurm), böse Geister wie der «Hutzeran» (Gnom, Waldmännchen) oder wie die «Tçausse-Villha», dann die ganze menschliche Schar der Hexen und Zauberer mit ihren nächtlichen Sabbaten und, nicht zu vergessen, die unheimlichen Wiedergänger.
Quelle: Alfred Cérésole, Légendes des Alpes vaudoises, 1885, unter dem Titel: Un démon mis en joue
Übersetzt von der Mutabor Märchenstiftung, www.maerchenstiftung.ch
Un démon mis en joue
Le diable et les mauvais génies ne se laissaient pas seulement mettre en fuite par des exorcismes ou des recettes dont nous parlerons plus loin en détail ; il paraît qu’ils n’étaient pas insensibles non plus aux coups de fusil.
À Leysin, il y a une trentaine d’années de cela, bien des personnes parlaient encore du fameux démon ou sorcier de Crettaz. Placé en embuscade, il profitait de son invisibilité pour houspiller les passants, leur lancer des pierres, leur faire des niches de toutes les sortes. Il en voulait surtout, paraît-il, à une femme des environs qu’il ne cessait de tourmenter et à laquelle il rendait la vie fort pénible. Aussi, lorsqu’il quitta la contrée, sa disparition, loin d’éveiller des regrets, fut saluée par des cris de joie et des soupirs de soulagement. – Voici ce qui la provoqua :
Un jour, un brave soldat de Leysin revenait d’une revue, qui avait eu lieu sur la place d’exercice du Sépey. S’agitait-il sous son lourd shako des idées dont la rosée de Bacchus plus que celle du soir pouvait être la cause, c’est fort possible. Quoi qu’il en soit, arrivé en Crettaz, il ne put s’empêcher de songer au mauvais génie du lieu et de s’écrier, moitié tremblant, moitié riant :
– Oh ! te n’as qu’à veni mé tsécagni ! mé bourla ce te n’as pas ton compte, avouè mon petairu ! (Oh ! tu n’as qu’à venir me chicaner, je jure bien que tu auras ton compte avec mon fusil !)
Il n’avait pas achevé ces paroles qu’il vit une planche se dresser près d’un chalet et, derrière elle, une forme qui ne pouvait être que celle du « maffi de Crettaz ». Rassemblant tout son courage et fermement décidé, comme un autre Guillaume Tell, à purger la contrée de ce tyran d’un nouveau genre, le grenadier leysenoux ne perdit ni la carte ni son adresse. Sans crier gare, il mit une cartouche à balle dans son fusil, coucha son sorcier en joue, tira, fit tomber la planche et vit s’enfuir en hurlant une ombre fantastique.
– Ah bin ! lui cria-t-il, té la’s eu t’n affaire ! baugro de vaudai que t’i. Té pau alla la conta à ton père, ce te fa piaisi. (Eh bien ! tu as eu ton affaire, diable ou sorcier que tu es ! Tu peux aller le raconter à ton père, si cela te fait plaisir.)
Dès lors « lu Sorci de Crettaz » ne troubla plus la contrée.
Mais au cortège du diable ne s’ajoutaient pas seulement – selon notre mythologie vaudoise – des démons, mais des êtres dangereux, des dragons comme la vouivre, des mauvais génies comme l’hutzeran ou comme la tçausse-villha, puis la foule humaine des sorciers et des sorcières, avec leurs sabbats nocturnes, sans oublier les sinistres revenants.